Témoignage d'Elyse


- J'avais envie d'écrire mon témoignage, car je crois que c'est rendre honneur à Dieu que de pouvoir partager tout ce qu'il a fait dans ma vie. Je vous partagerai tout ce que j'ai vu, cela m'ayant été rendu visible ; mais je sais que le Seigneur a fait bien plus que cela et qu'il œuvrait et œuvre dans ma vie d'une manière invisible, sans interruption, comme en toutes Ses créatures.
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    - Je m'appelle Élyse et j'ai 26 ans. J'ai grandi dans le Sud de la France et je vis aujourd'hui avec mon mari.

Je suis née dans une famille chrétienne où j'entendais parler de Dieu, de Jésus.

Lorsque j'étais enfant, je ne saurais pas l'expliquer, mais j'avais un désir irrésistible de faire partie de la famille de Dieu, à tel point que j'avais peur de ne pas en faire partie.

Bien plus tard, j'ai appris par des chrétiens plus anciens que si j'avais un tel désir dans le cœur, premièrement il ne venait pas de moi, et secondement que le Seigneur qui avait lui-même ce désir, s'occupait de cela étant à l'œuvre depuis toujours.

Comme cela a pu apaiser ma peur ! La faisant définitivement disparaître, car je savais maintenant que j'étais entre de bonnes mains bienfaisantes et je pouvais facilement mettre foi sur la divine personne de Jésus qui est invariable, constante, vraie et parfaite en tous points.

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Jusqu'à mes 8 ans environ, mes parents faisaient des réunions de maison avec d'autres chrétiens.

Ayant longtemps connu les assemblées évangéliques, ils s'étaient retrouvés car ne se sentant plus à leur place dans ces lieux, et n'étant plus en accord avec les enseignements donnés.

Puis il y a eu une coupure de quelques années, sans que l'on ne se voie plus entre tous.

Mes parents continuaient bien de se voir avec un autre frère, mais ce n'était plus pareil.

Nous avons aussi été dans une assemblée Darbyste pendant peut-être 1 an ou 2, dont je n'ai aucun souvenir, sauf celui d'avoir eu alors ma première bible. J'avais environ 10 ans.

J'ai parfois lu la bible seule, car j'avais envie de savoir par moi-même ce qui y était écrit, après l'avoir entendu par mes parents, entre autres.

Nous lisions aussi en famille à la demande de ma grande sœur, de moi-même ou de mon petit frère.

Puis j'ai grandi et je suis devenue une adolescente, une jeune femme voulant vivre ma vie, faire mes propres expériences.

J'avais une rébellion intérieure contre mon père terrestre et je ne pouvais m'empêcher de dire tout le contraire de ce qu'il pouvait dire, même si cela allait à l'encontre même de mes propres pensées. J'avais alors contre lui une haine que je ne saurais expliquer.

Pour moi, plus qu'avec mon père charnel, j'étais en rébellion avec Celui que mon père portait, avec les principes de Celui qui avait fait sa demeure en mon père. J'étais carrément en opposition à Dieu, lui tenant tête.

D'une certaine manière j'ai mis Dieu de côté tout ce temps là. Pire encore, je ne me trouvais pas si mal ; je n'étais pas méchante, je ne faisais pas de bêtises, je me tenais correctement. En gros, selon ma justice et ma propre vue humaine, j'étais juste.

Pourtant je savais que l'homme avait une nature de pécheur, l'ayant entendu ; mais rien à faire cela ne m'était jamais venu à la pensée que moi-même j'étais une pécheresse, car en fait je ne savais alors ce que signifiait pécher.

Aujourd'hui je le sais, cela veut dire manquer le but.

Il m'est quand même arrivé à deux reprises, avant de connaître le Seigneur personnellement et intimement, de Lui parler, car j'étais vraiment au fond du trou comme on dit. Enfin, il m'est plutôt arrivé de parler à Dieu, car je n'avais pas alors cette vue que Jésus est Dieu fait homme, s'abaissant et se mettant au niveau de l'homme en prenant l'apparence humaine, afin d'être abordable pour toucher le cœur de l'homme.

La première fois j'avais environ 15 ans.

J'ai fait une école de secrétariat, et je ne me sentais vraiment pas bien, ni dans ce que je faisais (ayant fait ce choix par défaut d'autre chose), ni dans mon entourage, qui n'était composé que de filles.

Un jour j'ai fait une sorte de dépression ; c'était si fort que je ne pouvais m'empêcher de pleurer durant plusieurs jours. Mes larmes coulaient toutes seules sans que je sache vraiment pourquoi, et encore moins que je puisse l'expliquer à quiconque.

Je ressentais un mal profond, une boule intérieure qui ne me lâchait pas. Je ne pouvais même plus me rendre au lycée tellement ma douleur était grande.

Je me dis, en écrivant, que ce mal n'était pas lié au fait que je ne me sentais pas bien dans ce que je faisais ni dans l'environnement que je fréquentais, -même si cela y a contribué-, mais que ce mal était plutôt lié au fait que j'étais alors comme une orpheline errant dans mes propres voies, égarée loin de mon Créateur, enfermée et conditionnée dans le mensonge de ce monde dans lequel j'ai grandi, cherchant le bonheur, saisissant chaque occasion pour me réjouir, même si cela n'était qu'éphémère.

Je me trompais moi-même sur le sens réel de la vie.

Mon Père Éternel me cherchait et je ne savais l'entendre à ce moment-là.

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Pour revenir à ce que je disais, un midi que mon père repartait au travail, il est venu me voir dans ma chambre en me laissant une feuille de papier avec écrit ceci :

Psaume 34.18 : L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux qui ont l’esprit abattu.

Il était lui-même désemparé par rapport à ma grande tristesse, et savait certainement mieux que moi à ce moment là ce dont j'avais besoin.

Cette parole a été pour moi mon sauvetage. Je me retrouvais tant dans cette petite phrase qui prenait pour moi tout son sens dans ce que je vivais. Comme cela a pu me parler !

Le soir venu je criais à Dieu de tout mon cœur de venir à mon secours ; j'avais l'impression que mon être intérieur était en train de se briser, d'éclater en morceaux, tant je souffrais intérieurement.

Le lendemain quelle paix j'ai pu éprouver ! Mon cœur était serein et la boule dans mon ventre était partie, comme envolée.

C'était un miracle, un véritable miracle !

C'est il n'y a pas si longtemps que j'ai compris ce qui se passait alors.

Il s'était passé un transfert par la foi, que cette Parole avait suscitée en moi, entre ce Jésus que je ne connaissais pas vraiment, et moi. Il avait pris sur Lui toute ma souffrance, mon lourd fardeau et il m'avait donné sa paix et son joug léger.

Je trouvais enfin du repos pour mon âme, après ma tourmente passée.

Oui une parole reste morte tant que la foi ne vient pas dessus, car la foi nous lie à notre Créateur par Sa parole. La foi étant comme un canal par lequel ce fameux transfert est rendu possible. L'Esprit se lie alors à la foi et permet de voir ce qu'il y a derrière les mots.

Plus que la lettre, il m'est permis de voir l'Esprit de Jésus derrière la lettre qui parle au cœur de sa brebis.

Oui cette Parole que j'avais pourtant lue dans ma jeunesse était restée morte. Morte oui, jusqu'à ce que….

Mes yeux intérieurs ont vu ce jour-là un peu de mon Seigneur, bien que quelques temps après mon mal parti, je n'en fis plus aucun cas et continuais mon chemin comme si de rien n'était, en tout cas en apparence…

Je peux dire aujourd'hui comme cela est écrit dans 1 Corinthien 10, 17 :

Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ.

Ce n'est plus lire les écritures avec les capacités humaines, essayant par sa propre raison de déchiffrer et comprendre ce qu'a voulu dire Dieu, car en faisant cela on prend le risque de comprendre les Écritures complètement à l'envers de ce que Dieu a dit.

Aujourd'hui je me plais à me laisser imprégner par cette Parole faite chair, pour que ce soit elle qui se fasse connaître à moi.

J'ai fait tellement souvent ce constat d'échec ! Car je ne peux comprendre la Parole par mes raisonnements humains, puisque la Parole de Dieu est spirituelle, et se comprend donc spirituellement ; mais comme il est écrit : Moi, je suis charnel, vendu au péché.

Ainsi désormais je laisse la place à Dieu pour agir et œuvrer dans mon cœur. Je me laisse porter par ma foi en Lui dans ce que je connais de sa Personne.

Et c'est ainsi que par la foi, ce qui est de Lui passe en moi naturellement. Il me donne un nouveau cœur, de nouveaux yeux, de nouvelles oreilles, tout cela afin que je puisse être réceptive à Lui, que je puisse le voir, l'entendre intérieurement et marcher en unité de vie en Lui.

En somme je dirai aujourd'hui que lire la Parole, c'est lire Jésus avec pour seul désir connaître son intime personne divine.

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Un an s'écoula avant que je reparle à Dieu dans mon cœur.

Il y a parfois des choix dans la vie d'une personne qui sont comme un tournant à 180°.

C'est ce qui m'est arrivé lorsque j'ai du choisir entre deux garçons, l'un que j'ai connu alors que je voulais faire ma vie, découvrir le monde et avec qui je sortais à l'époque, et l'autre que j'ai connu enfant, car il faisait parti d'une famille chrétienne que nous côtoyions.

Après 8 ans d'éloignement sans contact je l'avais revu.

Ce qui est étonnant, c'est qu'enfant, j'avais souvent cette image devant les yeux : Nous étions Philippe et moi mariés, rayonnants de bonheur, courant main dans la main dans des champs de blé.

Bizarrement aussi, -et cela je ne l'ai su que bien plus tard-, alors que Philippe était enfant, il disait en son cœur : "Un jour Élyse sera ma femme."

Pendant plusieurs jours je délibérais en moi-même entre le pour et le contre de chacun des deux garçons. J'étais dans le plus grand des troubles, car en fait je raisonnais au lieu d'écouter mon cœur qui parlait, sans que je puisse l'entendre tellement il était embrumé, pleins de nuages épais.

Il me semblait alors que ce choix était le plus difficile de toute ma vie. Pour moi je ne prenais pas cela à la légère, car dans cette décision se trouvait mon avenir entier.

Au-delà d'un homme, je le sais aujourd'hui, je choisissais une voie. Je m'engageais dans une direction ou dans une autre.

Au-delà d'un homme, je choisissais Dieu dans ma vie, ou je le refusais.

Un soir je criais à Dieu au désespoir, car je ne voyais pas quelle voie choisir, tout était tellement compliqué en moi à ce moment là.

Dès le lendemain tout parut simple et clair dans mon cœur, les nuages et la tempête s'étaient dissipés, laissant derrière eux le calme et la sérénité. Je savais. Enfin mes yeux s'étaient ouverts sur ce qui est bon. Ce qui était pourtant en moi depuis le début, venait de m'être montré distinctement.

Deux ans plus tard, Philippe et moi nous sommes mariés.

C'est à l'occasion de notre mariage, que les réunions de maison reprirent alors avec tous.

La veille de notre mariage nous avons lu une petite étude sur "Noé, la seconde grâce". C'est ici que pour moi tout a basculé dans ma vie. C'est à partir de là que j'ai découvert Celui qui était en moi depuis toujours, et qui, même si j'avais fait fi de lui pour un temps, ne m'avait jamais quittée.

Cette lecture des écritures m'a montré la Personne de Dieu. Cet amour qui en fait Sa caractéristique première, toute cette grande patience dont il fait preuve à notre égard, cette puissante force déployée pour se faire connaître à Sa créature, cette grâce imméritée donnée en cadeau à quiconque croit.

Ce jour là je me suis vue pécheresse. J'ai été touchée au plus profond de mon cœur, comme si une brèche y avait été faite en une fraction de seconde. Dieu était à l'œuvre en moi depuis toujours, attendant le jour favorable à notre rencontre. Rencontre qui allait enfin pouvoir s'approfondir de découverte en découverte de Sa Personne.

La promesse de Dieu s'accomplissait en moi ce jour là :

Ezéchiel 36.25 : Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles.

36.26    Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair.

36.27    Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.

36.28    Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères ; vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu.

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Mais au fait, quand peut-on voir réellement et intérieurement que l'on est pécheur ?

Est-ce lorsqu'on l'apprend ? Peut-être pour certains, mais ce n'est pas vrai pour tous, comme cela l'a été pour moi

Pour moi, -et c'est ce que j'ai vécu-, on ne peut se considérer pécheur qu'à travers l'œil de Celui qui dit ce fait, à travers Dieu Lui-même.

Car lorsqu'on voit Celui qui est juste, parfait, pur et sans taches, en opposition, inévitablement je ne peux me considérer autrement que pécheresse et souillée.

Ayant connu Dieu, il me fait alors la grâce de me voir avec Ses yeux, j'ai enfin le pouvoir d'accepter ce que je suis, une pécheresse, car en ce même instant l'Éternel me lave de tous mes péchés, me purifie et m'impute sa propre justice, comme il le fit avec Abraham lorsque celui-ci mit foi en la Parole de son Seigneur.

Dieu n'accuse jamais quelqu'un d'être un pécheur ou de pécher, car a-t-il choisi d'être un pécheur ? Non, il est né ainsi et l'a reçu en héritage de ses parents, qui l'ont eux-mêmes reçu de leur parents… jusqu'à nos premiers parents : Adam et Ève.

C'est pourquoi Dieu n'a jamais accusé quelqu'un d'être un pécheur. Jésus, pareillement, tout le temps de sa vie sur la terre, Il n'a jamais mis le doigt sur le péché de l'homme, mais Il l'attire à Lui de sorte qu'en Le voyant, un homme ou une femme ne puisse résister à sa grande beauté intérieure et à ses merveilles, pour enfin mettre foi sur Sa personne.

Dieu n'accuse personne, il attire en suscitant la foi chez quiconque. Celui qui a le cœur disposé et enclin à connaître Sa personne ; et ce, quand bien même la personne en question n'en aurait même pas encore conscience. C'est un prédestiné, comme en parle si bien Paul dans 1 Corinthiens 8, 29.

C'est l'élection selon la grâce.

Jésus a englobé tout le monde dans sa mort et sa résurrection, de sorte que toute l'humanité peut être en bénéfice de cette grande œuvre.

L'appel de Dieu en direction de la foi est donc lancé à l'attention de tous les êtres vivants sur la terre.

Mais qui mettra véritablement sa foi en "la Parole faite chair", après avoir entendu cet appel ? Là est toute la question selon moi.

Qui est celui qui se trouve juste, déclarant par là-même qu'il n'a pas besoin de Sauveur ?

Et qui est celui qui se trouve pécheur, qui se trouve comme ayant manqué le but de sa vie, comme étant errant, vagabondant ça et là sans jamais trouver sa place dans ce monde ? Car c'est pour un tel homme que Jésus est venu.

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J'apprenais par la suite à connaître Jésus au cours de réunions de maison que nous avions avec d'autres chrétiens, ceux que je connaissais depuis petite.

Puis il y a environ un an, j'ai vécu comme une grande mise au point de ma vie en Christ : Je croyais que tout ce que j'avais appris de Jésus était maintenant en moi comme m'appartenant en propre. Je croyais que ce que je savais de Sa Personne c'est ce que j'étais moi en tant qu'Élyse.

Quel terrible leurre ! Mensonge, tromperie, illusion, et les qualificatifs me manquent pour définir l'état dans lequel je me trouvais.

Je m'efforçais alors de vivre tout ce que je voyais de bon de Jésus, sans me rendre compte que je n'avais pas les moyens, et surtout pas le pouvoir en moi-même de faire le bien et de ne pas faire le mal, dont j'avais pourtant connaissance.

Comme cela a pu être fatiguant, épuisant ! J'avais l'impression de ramer à contre courant, cherchant sans cesse à vivre la vie de Dieu, passant par là-même à côté de La Vie.

Un jour, par l'intervention d'autres chrétiens, je me rendis compte que ça n'allait pas du tout, et que ce n'était pas cela vivre en Christ.

J'ai été arrêtée net dans ma course folle, renonçant même à ce que je voulais faire de bon, car pour ce faire je m'efforçais tout le temps. Je croyais vivre la vie de Dieu, ne me rendant même pas compte que ce que je vivais n'était rien d'autre que la mort.

Je peux me demander alors à juste raison : Quelle était donc cette foi que j'avais à ce moment là ?

Comment peut-on croire et mourir à petit feu ? Car c'est bien cela que je "vivais".

Entre le jour où je connue Jésus et que je crus en son œuvre de rachat en ma faveur et ce moment là, il y avait eu intervention d'un élément extérieur qui n'avait eu d'autre effet que de tourner à nouveau mon regard sur moi-même pour vivre la vie de Dieu.

Quelle erreur que je ne pouvais encore déceler alors.

En effet cet élément qui avait pénétré en moi subtilement, sans que je le veuille et sans que je ne m'en aperçoive, n'était rien d'autre que le commandement qui m'obligeait à vivre tout ce qui était bon car venant de Dieu.

Je n'étais plus alors sous un rapport d'amour avec mon Créateur, mais sous un rapport de dictature, sous un rapport de force, de devoir faire.

De là suivit une grande descente, une chute violente. Je ne savais plus du tout où j'en étais, ce qui était vrai du Seigneur en moi et ce qui était une tromperie.

Je ne savais plus discerner en moi ce qui était de l'œuvre de Jésus, sa créature nouvelle, et ce qui était de mon moi propre, sous péché.

Je commençais enfin à ne plus croire en moi-même et à ne plus me faire confiance.

Je me demandais aussi qu'est-ce que je connaissais finalement de Dieu personnellement, car mon échec du moment me prouvait à quel point je me fourvoyais dans ce que je connaissais de Lui.

Je le connaissais en réalité par ce que j'avais entendu de Lui, par d'autres. Je le connaissais par la vie de foi d'autres. Je le connaissais comme beaucoup de gens peuvent le connaître, un Dieu victorieux et glorieux. Mais finalement je le connaissais sans vraiment le connaître.

J'avais ce désir profond de connaître Dieu, de connaître Jésus pour Lui, pour ce qu'il était seulement, sans plus avoir les pensées de tirer de Lui pour mon bien être personnel, comme si ce qu'il est, était dissocié de sa personne. Je découvrais que j'étais en fait égoïste, orgueilleuse et imbue de ma personne.

J'étais enfin sur la bonne voie, celle qui passe par une mort du moi, pour enfin ressusciter mais en un autre.

Quand on a encore trop d'estime pour soi-même, et ce que l'on peut faire de nos propres mains, alors je dirais qu'il y a danger. Et cette question que je me poserais serait simplement :

"Ai-je connu véritablement la Personne de Dieu ? Celle qui s'abaisse, qui se donne comme une brebis que l'on envoie à l'abattoir, celle qui souffre pour l'amour des siens" ?

Ai-je connu cette personne de Dieu dont il est parlé dans Ésaïe 53 ?

Là est toute la question. Quel Dieu ai-je connu ? Le Dieu glorieux ou le Dieu souffrant ?

Car l'un ne va pas sans l'autre, et la vie vient toujours après une mort. La nature même parle de ce principe : Le printemps vient après l'hiver, la graine germe après une mort…

À ce moment-là je ne pouvais considérer le fait de continuer sans qu'il se soit passé une vraie rencontre avec mon Seigneur.

Ma seule et unique motivation était alors de connaître La Vérité. Je n'allais pas tarder à la connaître, car Jésus ne manqua pas de répondre à ma prière.

Enfin j'eus une conviction personnelle quant à la suite de ma marche chrétienne en Dieu. Enfin j'étais un individu à part entière, ayant pour seul secours son Seigneur et Maître. Enfin je ne comptais plus sur les autres, ni sur moi-même, mais sur Dieu seul.

Oui ce moment-là a été pour moi salutaire. Et je remercie le Seigneur de tout mon cœur de m'avoir engagé dans Ce chemin en Lui, même si cela fut extrêmement douloureux pendant ces quelques mois.

Je me régale aujourd'hui à voir intérieurement ce que j'avais alors "appris". Mais je constate également que cela a été possible dans un ordre et un temps, selon mon besoin personnel dans le grand plan de Dieu.

Depuis je ne cesse de découvrir mon Seigneur. Ce que je vois de Lui, c'est ce que je deviens, car je suis transformée en la même image. Je vis alors naturellement ce qui est de Sa personne dans la partie que j'ai vue de Lui intérieurement.

Je suis à Son école et Sa vie qui coule en moi est comme une marche permanente et constante, comme une rivière en mouvement qui coule inlassablement tout en rafraîchissant.

Aujourd'hui je peux dire que je suis dans le grand plan de Dieu. Car c'est Lui qui m'y a mise. Je n'ai rien eu à faire que de vivre ce que je suis en Lui, et petit à petit il m'est donné d'entendre Jésus en mon être intérieur, d'une manière plus précise chaque jour.

Tout cela est Son Œuvre, car c'est Lui qui a tout fait. Ce que je vis aujourd'hui en Lui n'est rien d'autre que ce que Lui a déjà fait, me faisant l'immense honneur de me rendre participante à Son Œuvre.

Depuis le début, avant même la fondation du monde Dieu avait déjà tout fait seul. Et il a inclus l'homme dans cette œuvre, afin qu'il puisse vivre et s'émerveiller dans une joie parfaite en son Créateur de tout ce qui est de Lui.

Je suis dans le royaume de Dieu et je n'ai pas à m'efforcer d'y entrer, car Jésus m'y a fait une place, conformément à sa parole (Jean 14, 2).

De peureuse et indécise que j'étais, je deviens quelqu'un de ferme dans ses convictions à cause de la vie de Jésus en moi. Ma foi en Lui ne cesse de prendre toute son expression, laissant la peur à son propriétaire qui est le Diable.

L'amour de Dieu peut enfin être manifesté en moi par Jésus, car désormais je n'appartiens plus au Diable.

Je grandis et je marche de victoire en victoire, celles de Jésus en moi, car il a réussi un tour de force dans son immense amour, celui de lier l'homme fort qui se trouvait en moi, pour enfin me rendre à la liberté, celle pour laquelle j'ai été suscitée en Dieu.

Cela est rendu possible car à mesure que je diminue, Jésus ne cesse de croître en moi. C'est un échange, un transfert de vie.

Je vis aujourd'hui dans l'éternel présent, et cette vie me comble de joie.

Qu'il revienne donc toute la gloire au possesseur de ses merveilles ! Et je sais que déjà, Jésus, dans sa position haute, est glorifié pour toutes ses œuvres incomparables.

Elyse